Dans la mouvance des mutations sociales en Tunisie, il est question d’interroger le rôle du sport dans l’encadrement des jeunes et la construction du lien social. La référence classique au sport rappelle quasi-systématiquement le sport de compétition qui demeure l’apanage de la petite communauté des jeunes licenciés (chiffre global). Les loisirs sportifs, susceptibles de cibler les jeunes, notamment dans les quartiers populaires, restent peu investis et à la marge des intérêts politiques et sociaux. Pourtant, ils sont reconnus comme un dispositif favorable à la construction du lien social et la lutte contre les discriminations et l’exclusion des groupes vulnérables (Gasparini, 2010 ; Fodimbi et Chantelat, 2013).
Plusieurs questionnements permettent d’approcher les loisirs sportifs en Tunisie et leurs rôles dans la construction du lien social. Quelle est la politique de l’Etat en matière de sport de loisirs ? Quel est le rôle des collectivités locales dans le développement d’un sport inclusif ? Quel est l’état des lieux de l’infrastructure sportive et ses modes de gestion ? Quels sont les apports des clubs et des associations dans le développement local de leurs zones d’implantation ? Comment le sport participe-t-il à l’apprentissage de la citoyenneté ?
L’objectif de ces journées d’étude est d’inciter une réflexion partagée entre praticiens et responsables du secteur sportif sur la possible « construction » d’une culture sportive juvénile en dehors du cadre fédéral. Celle-ci serait capable de donner du sens à un investissement sportif non institutionnel, de dynamiser le lien social et de stimuler un mode du vivre ensemble. Pour ce faire, un état des lieux à caractère diagnostic, mais aussi éclairant de la réalité des loisirs sportifs et des modes d’investissement des jeunes, mérite d’être élaboré. Il sera complété par la mise en évidence des formes d’usage du sport, dans différents lieux et territoires urbains, pour une meilleure cohésion dans la cité.
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